Bonnes feuilles

IX. Les wobblies contre les « pilotes du ciel »

1. Joe Hill, l’IWW et la religion

Joe Hill, poète IWW, incarne aussi l’athée IWW. Tout ce qui nous reste de lui — chansons, poèmes, articles et lettres — ne contient pas une seule phrase ni même le moindre mot laissant entrevoir une quelconque bienveillance pour la religion. Comme le dit son ami Alexander MacKay, « Joe détestait vraiment et méprisait tout ce qui sentait la charité et le salut ». Pour Hill, les Églises et leurs dogmes étaient au mieux de bonnes blagues, au pire des poisons mortels d’oppression sociale, à exposer à l’humour révolutionnaire le plus acide. Hill n’était en aucun cas, loin de là, le premier (…) Lire la suite

2. L’implication de l’Église mormone dans l’affaire Hill

Le Comité de défense de Joe Hill et tous ses soutiens IWW, anarchistes et socialistes plaçaient l’Église mormone parmi les responsables du coup monté contre Hill, aux côtés des patrons du cuivre, de la police, du tribunal, du gouverneur Spry et de toutes les autorités de l’État de l’Utah. Les auteurs postérieurs ont généralement adopté le même point de vue. John Dos Passos, par exemple, se montre sarcastique dans son roman Nineteen Nineteen en 1931 : L’ange Moroni n’aimait pas les militants ouvriers. [...] L’ange Moroni inspira aux cœurs mormons de décider que c’était Joe Hill qui (…) Lire la suite