Bonnes feuilles

VII. L’IWW et la question blanche — Chapitre 3

Affranchir la Terre de la propriété privée : l’IWW et les premiers américains

Les socialistes et communistes aux États-Unis ont très tôt produit une abondante littérature sur une quantité impressionnante de sujets, dans des domaines aussi variés que l’histoire, l’économie, la politique et la culture américaines. Ils furent particulièrement prolifiques sur les révolutions et périodes prérévolutionnaires en Russie, Allemagne, Chine et ailleurs.

Il est pourtant un sujet — les peuples indigènes d’Amérique du Nord — sur lequel ils n’avaient, semble-t-il, rien à dire. Les nombreux théoriciens et propagandistes des partis socialiste et communiste l’ont également ignoré ou dédaigné, sauf pour relever que la marche du progrès les rendait obsolètes et les condamnait à disparaître. Rarement évoqués, même en passant, dans leurs livres, brochures ou articles, les premiers Américains étaient aussi oubliés dans les programmes de ces partis.

Ce silence significatif et troublant, qui reflète à l’évidence les vieux préjugés blancs contre les Amérindiens, s’explique aussi par les errements flagrants du déterminisme systématique qui a longtemps dominé le prétendu marxisme américain. En effet, d’après le « marxisme » produit par les partis socialiste (s’inspirant de la social-démocratie allemande) et communiste (dérivant du bolchevisme russe), les « lois d’airain » d’une histoire engagée dans un progrès inexorable auraient rendu caduques depuis longtemps les sociétés tribales précapitalistes, les condamnant à une extinction prochaine. Cette perspective froide et simplificatrice amenait à considérer les sociétés des premiers Américains comme politiquement négligeables [1].
Tout connaisseur de l’œuvre de Marx reconnaîtra qu’une telle idée est absolument étrangère à sa pensée. Le profond respect et l’admiration de Marx pour les Iroquois et les autres Amérindiens est particulièrement remarquable dans son dernier texte majeur, Ethnological Notebooks, écrit entre 1880 et 1882. Trente ans avant que ses « disciples » ne rejettent les premiers Américains dans les oubliettes de l’histoire, Marx montrait que, sous bien des rapports, les cultures amérindiennes étaient très supérieures aux sociétés « empoisonnées par le souffle pestilentiel de la civilisation [2] ». C’est bien le dogmatisme pseudo-scientifique de ses émules qui le conduisit plusieurs fois à se défendre d’être lui-même un « marxiste ».

Disons-le carrément, l’attitude générale des partis socialiste et communiste américains envers la population indigène n’était que condescendance arrogante et froide indifférence.

De ce point de vue, comme sur d’autres sujets, les wobblies se posèrent en puissante opposition radicale. Leur attitude à l’égard des Amérindiens fut aussi claire que constante : un intérêt bienveillant de solidarité révolutionnaire, associé à une fervente dénonciation de leur exploitation et persécution brutales par le capital américain et l’État capitaliste. Le Grand Syndicat unique tendait la main aux opprimés, où qu’ils se trouvent.

En l’occurrence, les anarchistes du Haymarket ont exercé sans doute une certaine influence. En tout cas, leur approche de ce qu’on appelle communément la « question indienne » est pratiquement identique à celle de l’IWW une génération plus tard. Un des martyrs de Chicago, August Spies, vécut pendant quelques mois avec des Chippewas du Canada. Et Albert Parsons publia dans son journal l’Alarm une défense passionnée des Amérindiens, conjuguée à une attaque non moins passionnée contre les conditions abjectes que leur réservait le gouvernement. Le génocide amérindien est d’ailleurs étudié par Parsons au chapitre « Capitalism: Its Development in the United States » (Capitalisme : son développement aux États-Unis) de son ouvrage posthume, Anarchism: Its Philosophy and Scientific Basis (1887), un livre lu par nombre de wobblies.

L’influence des Industrial Workers of the World sur les Amérindiens est difficile à évaluer. Syndicat ouvrier exclusivement composé de salariés, l’IWW n’avait pas de raisons d’élaborer un programme spécialement destiné à la population indigène, dont les conditions de vie étaient plus proches d’une sorte de servage que de l’esclavage salarié. Qui sait ce qui se serait produit si le syndicat s’était rallié aux appels pressants de Covington Hall et d’autres à s’ouvrir aux petits fermiers et aux métayers ? Le fait est que cet appel n’eut pas de suite. Une grande majorité de wobs était heureuse d’accueillir les chômeurs, les saisonniers ou les travailleurs à mi-temps, mais craignait qu’autoriser tout non-salarié à les rejoindre laisserait le syndicat à la merci des manœuvres des commerçants, petits propriétaires, joueurs professionnels et autres catégories de la petite bourgeoisie. Il se trouve que les métayers et les petits fermiers, s’inspirant ouvertement de l’expérience IWW, formèrent eux-mêmes quelques organisations : la Working Class Union, la Oklahoma Renter’s League et, quelques années plus tard, la Southern Tenant Farmers’ Union, comprenant toutes une grande proportion d’Amérindiens.

On trouve au moins un exemple remarquable de la solidarité entre l’IWW et les Amérindiens dans les archives, suggérant que d’autres ont pu échapper jusqu’ici à l’attention des historiens. À la suite de la grève des planteurs de Wheatland (Californie), quand les fellow workers Richard Ford et Herman Suhr furent victimes d’un coup monté leur faisant endosser les meurtres commis de notoriété publique par les flics du coin, le syndicat appela les travailleurs à déserter le Ranch de Durst, où les violences avaient eu lieu. D’après Mortimer Downing [H. Weintraub, The IWW in California, 1947, p. 282], la communauté amérindienne prit une part active au boycott wobbly.

Il y eut, bien sûr, des wobblies amérindiens, et il est surprenant que personne n’ait encore pris le temps de raconter leur histoire. Au moins une Amérindienne a contribué à la création du syndicat en 1905 : l’héroïque et inlassable conférencière révolutionnaire Lucy Parsons, veuve d’Albert Parsons, une des personnalités les plus connues du congrès fondateur. Elle est généralement reconnue comme afro-américaine, avec également des racines amérindiennes du Mexique et on sait qu’elle se disait elle-même descendante d’Aztèques. Outre ses conférences populaires sur l’anarchisme et l’IWW, elle intervenait régulièrement sur la « question indienne ».

Aucune guerre sinon la guerre de classe

Le plus célèbre des wobblies amérindiens, largement considéré parmi les wobs comme le plus grand organisateur du syndicat, l’infatigable et téméraire Frank Little était d’origine cherokee. Il faisait souvent remarquer qu’il était le seul « rouge » véritable et Américain pure souche au QG du syndicat à Chicago. Assassiné par les hommes de main de l’Anaconda Mining Company à Butte en 1917, le fellow worker Little devint l’un des martyrs IWW les plus connus avec Joe Hill et Wesley Everest.

Presque oublié aujourd’hui, mais figure historique d’envergure, William Stanley est un des héros IWW de la révolution mexicaine. En 1960, dans son étude sur la révolution en Basse-Californie, l’historien mexicain Pablo L. Martínez le disait « Indien canadien ». Les sources du syndicat indiquent que, avant son départ pour le Mexique, le fellow worker Stanley militait à la section syndicale IWW de Holtville, en Californie. Il joua un rôle de premier plan au début de la révolution et devint même une sorte de célébrité quand, après s’être emparé d’un train avec une petite troupe de fellow workers, il prit la ville de Los Algodones le 21 février 1911. Officier parmi les plus populaires de l’armée révolutionnaire magoniste, le général Stanley tomba à la bataille de Leroy Little’s Ranch le 8 avril et fut enterré à Mexicali. Couvert d’éloges par l’Industrial Worker, il est salué comme un « révolutionnaire rouge à 100 %».

Frank Ellis, du Missouri, d’origine cherokee comme Frank Little, contribua à l’organisation des Amalgamated Meat and Butcher Workingmen à Oklahoma City, mais, déçu par l’AFL, il rejoignit l’IWW. Organisateur wobbly, il parcourut le pays pour promouvoir le Grand Syndicat unique et créa une section IWW à Omaha. Cela lui valut d’être pourchassé par les hommes de main et de loi des entreprises, au point qu’il affirmait connaître toutes les prisons, du Texas au Minnesota. On se souvient surtout de lui aujourd’hui en tant que principal instigateur, à Austin (Minnesota), de l’Independant Union of All Workers (IUAW), un syndicat influencé par l’IWW, et comme un des organisateurs de la grève historique de Hornel dans cette ville en 1933.

Il y eut aussi l’organisateur et soapboxer IWW vagabond seulement connu sous le pseudonyme de Lone Wolf, décrit comme « un vétéran de la grève de Wheatland, moitié juif, moitié amérindien, éternellement coiffé d’un large Stetson » par Ralph Chaplin. Dans les années 1920, Lone Wolf fut un des principaux artisans de la mise sur pied de la section IWW de Chicago. Henry McGuckin, dans ses Memoirs of a Wobbly (1987), se souvient de lui avec affection et admiration.

Si l’influence IWW sur les Amérindiens est incertaine et difficile à établir, il n’y a en revanche aucun doute sur la grande influence des Amérindiens sur l’IWW, toujours actuelle à bien des égards. Les fellow workers Lucy Parsons, Frank Little, William Stanley, Frank Ellis et Lone Wolf étaient alors des légendes vivantes, et leur contribution mémorable à la croissance de l’IWW est toujours reconnue dans le syndicat.

L’influence amérindienne ne se limite cependant pas au legs des membres amérindiens de l’IWW. Plusieurs générations plus tard, le wobbly Carlos Cortez, lui-même d’origine amérindienne, relevait dans les années 1970, dans l’Industrial Worker, que nous avons tous « quelque chose à apprendre d’une culture qui n’a ni prisons, ni asiles psychiatriques, ni dirigeants assoiffés de pouvoir ». Les preuves abondent dans la presse wobbly comme dans les souvenirs de wobblies que beaucoup de membres du syndicat partageaient cet intérêt pour la population indigène, dépassant de loin les seules perspectives ouvrières, politiques ou économiques. Plus d’un a ressenti une « attraction passionnelle » — pour reprendre l’expression géniale de Fourier — pour l’art, la mythologie et le style de vie amérindiens.

Le jeune Big Bill Haywood, par exemple, fréquenta les « danses indiennes » et les pow-wows de l’Ouest, et n’oublia jamais l’émotion suscitée par le « rythme hypnotique des tambours » et des « chants graves et plaintifs » [Bill Haywood’s Book, 1929, p. 26]. Il consacre une page et demie de son autobiographie au récit que lui fit Ox Sam, un vieux Paiute, sur les relations entre Blancs et Amérindiens, ajoutant ce commentaire :

Il y avait dans le bref récit que me fit Ox Sam une profonde signification historique. Tout commença avec le vol de l’île de Manhattan par les premiers colons. Puis cela se poursuivit sur tout le continent. La classe dominante, avec ses colliers de perles, son mauvais whisky, ses bibles et ses fusils, continua de massacrer, d’Astor Place à Astoria.
[Ibid., p. 29]

La brochure d’Abner Woodruff, Evolution of American Agriculture, publiée dans les années 1915-1916 par l’Agricultural Industrial Union 400, consacre un chapitre entier à l’« agriculture indienne », attirant l’attention, avec respect, non seulement sur l’agriculture collective amérindienne, mais aussi sur ses nombreuses contributions historiques au développement agricole. Woodruff conclut par une dénonciation vibrante de l’avidité et de la rapacité des Blancs :

L’histoire des échanges entre les Blancs et les Peaux-Rouges est l’histoire de la cruauté, de l’exploitation et de la plus répugnante humiliation que les historiens bourgeois s’efforcent de dissimuler, sa plus monumentale infamie restant le massacre des bisons dans les années 1870, contraignant les Indiens à s’enfermer dans les réserves.
[A. Woodruff, op. cit., p. 21]

Parmi les illustrations de la brochure, une superbe gravure de « Dust » Wallin représente un Indien des plaines coiffé de ses plumes de chef. Intitulée « 100 % américain », elle remet l’histoire à l’endroit et dégonfle les prétentions « natales » des patriotes racistes et xénophobes.

Dans la même veine, on trouve un dessin wobbly du prisonnier de la guerre des classes Eugene Barnett datant des années 1920 : un Indien en costume traditionnel accuse un capitaliste adipeux et agité de spolier la terre, de détruire les troupeaux de bisons et de dévaster les forêts. À quoi le gras, furieux et éructant capitaliste répond : « Si tu n’aimes pas ce pays, tu n’as qu’à retourner d’où tu viens ! »

Le capitaliste apoplectique de Barnett nous rappelle que l’attitude de la classe patronale envers les premiers Américains et les membres IWW était à peu près la même. Comme le releva David Mitchell dans un ouvrage paru en 1970 :

Les wobblies étaient, au sens plein du terme, subversifs ; affronts vivants à la civilisation de supermarché et aux valeurs dégradantes ; fils spirituels des Indiens peaux-rouges en tant qu’ennemi public numéro un et mauvaise conscience du pays.
[D. Mitchell, 1919: Red Mirage, 1970, p. 12]

Ce que la bourgeoisie blanche rapace et spoliatrice haïssait le plus chez les Amérindiens — leur communisme, leur indifférence à l’argent, leur sens de la nature comme habitat et leur système entier de valeurs —, c’étaient justement les qualités admirées par les wobblies. Quand Ralph Chaplin se rendit à Tacoma, dans l’État de Washington, il en profita pour approfondir rapidement sa connaissance et son attirance pour le style de vie et les traditions amérindiennes. Une grande part de sa meilleure poésie s’inspirait de l’histoire et des légendes des tribus du Nord-Ouest. Bien que son œuvre restât largement inconnue du grand public, elle jouissait d’une grande estime dans le syndicat. Dans son Only the Drums Remembered (Les tambours seuls se souviennent), le chef Nisqually Leschi s’adresse à l’homme blanc :

The Indian’s wealth is in his Indian heart,
Not in the bank or on auction mart. [...]
You conquerors who cannot conquer hate
When will you learn that all men soon or late
Need more than guns and gold to make them great
Or spare them from a conquered people’s fate? [3]

Et Joe Hill ? Ici, la lacune est complète. On en sait autant des positions de Joe Hill sur la « question indienne » que sur son appréciation de la Cinquième Symphonie de Beethoven, de Don Quichotte ou de la poésie de Li Po : c’est-à-dire absolument rien. Sa seule allusion aux Amérindiens est une référence, en passant, au « régiment indien » — allusion à la révolution de la Basse-Californie à laquelle il prit part en compagnie d’autres membres IWW — dans son article sur « Le Peuple » publié par l’Industrial Worker en 1913. Hill a sans doute rencontré des Amérindiens pendant cette période, mais les quelques lettres dont nous disposons n’en parlent pas.

Dans l’introduction biographique à sa pièce The Man Who Never Died, Barrie Stavis fait référence à un dessin de Joe Hill représentant « un cow-boy sur un curieux cheval, un lasso à la main, poursuivant un Indien ». Il le réalisa peu de temps avant son exécution, sur la copie d’un court poème intitulé Bronco Buster Flynn, que Hill écrivit pour le fils cadet d’Elizabeth Gurley Flynn. Ce dessin n’a jamais été reproduit et il nous a été impossible d’en retrouver l’original ou une copie. La description de Stavis suggère qu’il s’agissait d’une caricature. En l’absence de l’original, toute spéculation sur le sujet est superflue.

On pourrait se demander ce que, dans les années 1905 à 1930, les wobblies savaient au juste de la société et de la culture amérindiennes. J’oserai cette réponse : ils n’en savaient sans doute pas assez — et ils n’étaient pas assez nombreux — pour être d’une aide quelconque aux Amérindiens dans leur lutte contre le gouvernement américain et les industries impitoyables du pétrole, du charbon, du bois et de la pêche. Ils en savaient cependant sans doute beaucoup plus que n’importe quel membre de l’AFL, des partis socialiste et communiste, et infiniment plus que les malveillants bureaucrates chargés du ministère des Affaires indiennes à Washington D.C.

Les wobblies étaient d’avides lecteurs. D’excellents livres sur les Amérindiens étaient alors en circulation ces années-là — les Zuni Folk Tales de Frank Hamilton Cushing, l’Indians’ Book de Natalie Curtis, le Path on the Rainbow de George W. Cronyn (une anthologie de la poésie amérindienne) — et quelques IWW les ont sans doute lus. On peut dire également avec certitude que beaucoup d’entre eux lurent l’Ancient Society (publié en édition économique par Charles H. Kerr et disponible dans tous les locaux wobbly), qui comprend une centaine de pages fascinantes sur les Iroquois et suscita l’admiration particulière de Morgan (il fut en effet admis dans le clan de Seneca Hawk). Je me souviens qu’un vieux wobbly de Chicago me disait dans les années 1960 que, quoi qu’il en soit de la démocratie aux États-Unis, elle devait bien plus aux Iroquois qu’aux traditions européennes.

L’effet global de la devise IWW « organisation, éducation, émancipation » dans la communauté amérindienne fut sans doute plus grand que ne le reconnaissent habituellement les historiens, mais demeure inférieur à ce qu’il a pu être pour les immigrés européens et les Afro-Américains. L’IWW n’a jamais prétendu détenir toutes les solutions, et ils n’ont certainement pas prétendu avoir résolu la « question indienne ». Mais ils savaient — comme le dit Bill Haywood dans son introduction à la brochure de Woodruff citée plus haut — qu’aucune solution à aucun problème social ne sera possible « jusqu’à ce que la terre soit affranchie de la propriété privée et que prévale l’esprit de coopération. L’usage et l’occupation seront alors le seul droit sur la terre et ses produits. »

C’était l’idée IWW pour un monde meilleur. N’est-ce pas non plus la perspective amérindienne ?


Notes

[1Pittenger a passé en revue les positions du Parti socialiste sur la « question indienne ». Je ne connais rien de tel à propos du Parti communiste.

[2Compilation d’extraits abondamment annotés d’ouvrages de Lewis Henry Morgan, Henry Summer Maine et autres auteurs sur les sociétés dites « primitives », les « Notes ethnographiques » de Marx ont été ignorées — pour ne pas dire purement éludées — par l’establishment marxiste pendant quatre-vingt-dix ans. Publiées pour la première fois en 1972, il n’en existe encore aucune édition de poche. Le « marxisme » dominant continue de les ignorer, comme il continue d’ignorer les luttes amérindiennes. Voir mon « Karl Marx and the Iroquois: A Study of the Ethnological Notebooks » (Arsenal/Surrealist Subversion 4, Black Swan Press, Chicago, 1989, réédité en brochure, sans les notes, par Red Balloon, New York, 1992).

[3Les biens d’un Indien tiennent dans son cœur, / Pas dans une banque ni une salle des ventes / [...] Vous, conquérants, qui ne pouvez conquérir la haine, / Quand apprendrez-vous que tous les hommes tôt ou tard / Désirent autre chose que des armes et de l’or pour s’élever / Ou se passent du destin d’un peuple conquis ?