Que les faits et gestes de Joe Hill « au sud de la frontière » soient rapportés d’une manière si superficielle est consternant. La plupart des ouvrages traitant de Hill comme de l’IWW évitent le sujet ou s’en débarrassent en quelques lignes [1]. La participation active de l’auteur de Workers of the World, Awaken! à la révolution mexicaine — ou, plus précisément, à ce que son ami Alexander MacKay appelait la « guerre de libération de la Baja California (Basse-Californie) » — est pourtant une certitude. Mais la « piste de papiers » est vague et incomplète, chaque détail ou presque faisant (…)
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Comme pour son contemporain Ambrose Bierce, l’épisode mexicain de Joe Hill semble s’être volatilisé dans la poussière turbulente de l’incertitude et des contestations historiques. Mises à part quelques fugaces allusions dans ses lettres, de brèves évocations de ses amis et des comptes rendus d’historiens âprement controversés, tout ce qui reste de l’aventure mexicaine de Joe Hill, c’est un dessin du fellow worker Sam Murray arborant un sombrero et la dernière ligne d’une chanson.
En revanche, le Suédo-Canadien Hill a laissé des traces directes de son unique séjour connu au nord des (…)
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Quand Joe Hill se déclare « citoyen du monde », il ne s’agit pas d’une fanfaronnade grandiloquente, mais d’un simple constat. Comme beaucoup de travailleurs migrants, il se sentait chez lui partout et n’importe où, ne considérant aucun endroit comme étant le « sien », la croyance en une « mère patrie » lui paraissant complètement incompréhensible. Sa distance avec la communauté suédoise aux États-Unis, sa critique sans concession de l’injustice aux États-Unis (dans ses chansons, ses dessins, ses articles et sa correspondance) et son activité révolutionnaire au Mexique, au Canada et à (…)
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