Les ouvrages sur Hill se focalisent en général sur le wobbly typique, héros populaire, chanteur et martyr ouvrier. Mais on a dit peu de choses de son travail d’artiste graphique. Pourtant, de son vivant et jusqu’à dix ans après sa mort, il était autant considéré comme artiste et dessinateur qu’en tant qu’auteur de chansons et poète.
Pour reprendre les références dans un ordre chronologique, l’édition du 14 juin 1914 de l’International Socialist Review — le « magazine de combat de la classe ouvrière », auquel Joe Hill contribua plusieurs fois — parle du « fellow worker Joe Hill » comme de (…)
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Hill n’a peut-être jamais évoqué le dessin, mais il ne faisait pas mystère de son amour du « griffonnage ». Les commentateurs ont interprété le terme seulement dans le sens de l’écriture, mais il peut tout aussi bien s’appliquer au dessin. Dessiner avec un crayon et de l’encre — qu’on peut avoir toujours sur soi, ce qui convient parfaitement à une vie sur la route — semble bien avoir été son moyen d’expression graphique préféré. S’il a pu lui arriver de peindre pour de l’argent, ses dessins étaient en revanche des œuvres d’amour entièrement dédiées à la cause.
Au vu de ses croquis, il (…)
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Le meilleur du songwriter Joe Hill se trouve dans ses parodies. Il déformait les paroles d’un air connu ou du dernier tube à la mode, ou en rajoutait de son propre cru ; après ce traitement, ce « griffonnage », beaucoup de vieux hymnes indigestes de l’Armée du salut ou autres scies sentimentales du moment se voyaient subitement métamorphosés en chants révolutionnaires IWW. Le talent parodique de Hill était évident et il en tira le maximum. À en juger par la popularité permanente de ses chansons, il fait sans doute partie des parodistes les plus heureux du siècle passé.
Son Casey Jones, (…)
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Qu’est-ce que Joe Hill le graphiste nous apprend sur l’auteur de chansons et sur le musicien ? La réciprocité évidente entre ces deux modes d’expression de l’humour propre à Joe Hill est ce qu’il y a de plus instructif de ce point de vue. Quand il subvertissait d’ineptes chansons de variétés bourgeoises ou des hymnes lugubres pour en faire d’hilarantes chansons révolutionnaires wobbly, son « levier », pour ainsi dire, c’était le dessin. Presque chacun de ses vers ferait un bon dessin, chaque strophe une bonne planche. Auteur de chansons, Hill pensait en dessinateur.
Il existe quelques (…)
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Parmi les centaines de formules merveilleuses échangées par les IWW au fil des ans, pie in the sky s’est rapidement taillé une place de choix, qu’elle a conservée depuis. Archie Green, le spécialiste du monde ouvrier, l’appelait « la contribution wobbly la plus significative au vocabulaire américain ». S’il n’y a aucune certitude que Joe Hill ait le premier inventé cette expression, on n’en a en tout cas pas trouvé d’autre occurrence avant la publication de The Preacher and the Slave en 1911, où elle apparaît dans le refrain : Work and pray, live on hay, You’ll get pie in the sky when you (…)
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