Bonnes feuilles

IV. Le coup monté modèle — Chapitre 5

« Sauvez la vie de Joe Hill » : le Comité de Défense entre en scène

Confiant en ce que son innocence était indéniable et qu’il serait donc bientôt libéré, Hill déclina d’abord la proposition de ses fellow workers d’organiser sa défense, ou même de rapporter l’affaire dans la presse IWW. Il ne souhaitait pas non plus voir gâcher des fonds, dont le mouvement ouvrier avait besoin de toute urgence, pour les consacrer à un seul de ses membres dans ce qu’il considérait n’être qu’une affaire personnelle.

Sa conviction qu’un tribunal capitaliste le traiterait impartialement était sans doute naïve pour un wobbly, mais il n’avait évidemment aucune expérience en la matière. À l’audience préliminaire du 27 janvier 1914, quoi qu’il en soit, le juge décida que les « charges » requéraient un procès pour meurtre, et Ed Rowan, figure connue de l’IWW à Salt Lake City, organisa immédiatement le Comité de défense de Joe Hill [Gibbs Smith, Op. cit., 1969, 90]. Rowan en était le président et George Child, secrétaire du Salt Lake City IWW local 69, le trésorier. Vers avril, la presse IWW diffusait des nouvelles du fellow worker Hill dans tout le pays et au-delà.

Lorsque Hill fut condamné le 27 juin, les efforts de la défense IWW se portèrent et se multiplièrent dans toutes les directions. Sous le titre « Tentative de piéger un rebelle », l’International Socialist Review rapporte que :

Le fellow worker Joe Hill, le songwriter bien connu qui a écrit beaucoup de chansons du recueil IWW, chantées par des milliers de grévistes dans tout le pays, a été condamné pour meurtre au premier degré [meurtre « prémédité » et commis « de propos délibéré » (N.d.É.)] à Salt Lake City le 27 juin. La preuve est purement circonstancielle et elle a été fournie par la police, qui ne manque pas de clients prêts à jurer n’importe quoi pour se « mettre à l’abri ». Aucun des témoins n’a identifié le fellow worker Hill et les démarches sont déjà engagées pour faire appel. Le procureur a sorti les vieilles lunes sur l’égalité des riches et des pauvres devant la loi et autres inepties classiques.

Nous savons tous qu’un pauvre peut acheter la justice s’il dispose de quoi payer un bon avocat, sans quoi il n’a pas plus de chances de s’en sortir qu’un flocon de neige en enfer. Nous ne doutons pas que chacun des lecteurs de la Review enverra ce qu’il pourra, quelques cents, un dollar ou plus au camarade George Child du Comité de défense de Joe Hill.
[Août 1914, p. 126]

Un an plus tard, quand la Cour suprême de l’Utah confirma la décision de la cour de Salt Lake City, la campagne de défense s’intensifia encore. La formule de Bill Haywood, « Condamné à mort — Exécution immédiate ! » apparaît dans l’International Socialist Review d’août 1915 :

La classe exploitante de l’Utah est déterminée à en finir avec Joe Hill. Notre fellow worker s’est rendu odieux à ses yeux. Son message de solidarité siffle à ses oreilles.

Pressant les fellow workers, amis et sympathisants d’envoyer lettres et pétitions pour le recours en grâce, Haywood termine sur cet appel : « Faites quelque chose pour sauver la vie de Joe Hill. » La même édition de la Review publie un appel de Ed Rowan, Phil Engle et James Wilson, du Comité de défense :

Ce qu’il faut, c’est agir, et agir aussi vite que possible ! Les avocats ne travailleront pas pour rien. L’argent doit être réuni tout de suite pour mener la bataille jusqu’au bout. Il est vain de débattre sur le jour où nous pourrons ou non introduire la justice dans un tribunal capitaliste. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, et on ne peut pas laisser tomber tant qu’il reste ne serait-ce qu’une chance sur mille de sauver la vie de Joe Hill. [...]

Manifestez, recueillez de l’argent et donnez à l’affaire le plus grand retentissement possible. Souvenez-vous, il n’y a pas de temps à perdre.

Bien qu’il n’ait pas réussi à atteindre ses objectifs — sauver la vie de Joe Hill ou lui assurer un nouveau procès —, le Comité de défense mena une campagne énergique et efficace, qui monta en puissance jusqu’à la fin cruelle de l’affaire. Son influence fut incalculable. Si Joe Hill était déjà bien connu des IWW et du mouvement ouvrier au moment de son arrestation, le Comité de défense rendit son nom familier à des millions d’autres personnes. Comme le remarqua l’ami de Hill, Sam Murray, des années plus tard dans l’Industrial Pioneer, « toutes les forces, des deux côtés de la barrière, s’étaient rassemblées, les unes pour prendre la vie [de Joe Hill], les autres pour le sauver » [décembre 1923].

En vérité, le Comité de défense de Joe Hill mériterait, à lui seul, un ouvrage complet. Mobilisation ouvrière parmi les plus importantes depuis le Haymarket (1886-1893), la campagne faisait aussi la transition entre cette grande bataille pour la libération des anarchistes de Chicago et, plus tard, les luttes pour libérer Tom Mooney, Sacco et Vanzetti, les accusés de l’affaire Scottsboro et tant d’autres. Certains radicaux dont la prise de conscience politique remontait au Haymarket — dont Emma Goldman, Big Bill Haywood et Charles H. Kerr — s’investirent dans la défense de Joe Hill quelque trois décennies plus tard.

Comme d’autres mobilisations ouvrières de défense, la campagne pour Hill associait pétitions, rassemblements de rue, manifestations et grandes assemblées dans des lieux publics importants. Les syndicats aussi bien que d’autres organisations, voire des personnalités progressistes et des membres du gouvernement, furent incités à agir ou intervenir en faveur de Hill. Parmi les milliers de personnes qui pressèrent le gouverneur de l’Utah Spry de rouvrir l’affaire, on comptait de nombreux groupes suédo-américains, des sections régionales de l’AFL, la Fédération socialiste italienne de Détroit, le Revolutionary Laborer Club de Philadelphie, la russophone Anarchist Red Cross de Chicago et des sections de la Women’s Christian Temperance Union.

Par-dessus tout, le Comité de défense recourut à l’information de masse, dans les journaux de l’IWW, du Parti socialiste et des groupes anarchistes. De grandes quantités de tracts circulèrent d’une côte à l’autre du pays. Révélatrice de cette défense par l’écrit, la prise de position de l’Appeal to Reason socialiste, publiée à Girard (Kansas), qui était alors la publication radicale la plus diffusée aux États-Unis, à plusieurs millions d’exemplaires : saluant le « courageux défi lancé par Hill aux dirigeants pourris qui veulent lui mettre une balle dans le cœur pour le punir d’être un rebelle de classe qui lutte contre les conditions actuelles », l’Appeal engage ses lecteurs à « se battre tout de suite pour Joe Hill, pour vous-même et pour l’ensemble de la classe ouvrière » [John Graham, “Yours for the Revolution”: The Appeal to Reason, 1895-1922, 1990, p. 127].

L’utilisation particulière du Little Red Song Book par le Comité fut une innovation également significative de ce point de vue. Chaque exemplaire incluait un tract expliquant le coup monté contre Hill et appelant le lecteur à verser une contribution pour sa défense. Plus tard, une « Édition Joe Hill » spéciale du Song Book fut tirée, avec un insert imprimé concernant l’affaire. Naturellement, toutes les réunions pour la défense de Joe Hill reprenaient ses chansons.

Des dizaines, probablement des centaines de milliers de personnes prirent part à l’action. Comme ce fut le cas pour d’autres affaires, celle de Hill attira l’attention de plusieurs personnalités de renom. Jane Addams, Helen Keller, le vétéran socialiste juif et ancien prisonnier politique en Sibérie Isaac Hourwich, le candidat socialiste à la présidence Eugene V. Debs et le directeur du San Francisco Bulletin, Fremont Older, faisaient partie des célébrités des années 1910 qui demandèrent justice pour Joe Hill. D’autres, connus dans des cercles plus restreints, comme l’avocat californien Austin Lewis (qui se trouva être également le premier théoricien marxiste en Amérique), l’éditeur et orateur anarchiste Carlo Tresca, la suffragette, travailleuse sociale et socialiste Anita Whitney, la militante socialiste Rose Pastor Stokes et Paul Jones, l’évêque d’Utah, s’associèrent aussi à la cause. Solidarity rapporta, en une, qu’un grand « rassemblement de protestation pour Joe Hill » au Manhattan Lyceum de New York avait vu se succéder des orateurs comme John Reed, Anna Strunsky et l’indépendantiste irlandais James Larkin [20 novembre 1915].

Crédits image/png : Ernest Riebe
Encart du Comité de Défense

Un des acteurs majeurs de la campagne pour Hill, Tom Mooney, fut lui-même victime d’un coup monté et condamné moins d’un an après l’exécution de Joe Hill. Le cas Mooney était si truffé de parjures et autres entourloupes de procédure qu’il pourrait bien avoir été calqué sur l’affaire Hill. Militant ouvrier radical bien connu, Mooney n’avait rencontré Hill qu’une seule fois, à San Pedro, mais était un fervent admirateur de ses chansons. Au nom des cinquante-trois organisations ouvrières représentées dans la Ligue internationale de défense des travailleurs, dont il était le secrétaire, il écrivit une lettre énergique au gouverneur Spry, qui dit en particulier :

Nous vous demandons d’agir [en faveur de Hill]. [...] Nous ne laisserons aucun travailleur périr sans qu’il soit vengé, quand nous sommes assurés qu’il n’existe pas de preuve de sa culpabilité dans le crime dont on l’accuse.
[Curt Gentry, Frame-Up: The Incredible Case of Tom Mooney & Warren Billings, 1967, p. 64]

Le 15 novembre 1915 — quatre jours avant que Hill ne passe devant le peloton d’exécution —, Mooney, au XXXVe congrès de l’AFL, plaida pour l’adoption d’une résolution demandant au président de l’AFL, Sam Gompers, d’en appeler au président Wilson, au gouverneur Spry et au Comité des grâces de l’Utah afin de suspendre l’exécution jusqu’à une pleine révision de l’affaire. La résolution fut adoptée à l’unanimité [Ibid., p. 64].

Cela révèle la popularité de Hill à travers le mouvement ouvrier, mais montre aussi que la base de l’AFL soutenait largement l’IWW. (Beaucoup d’IWW, bien entendu, faisaient également partie de syndicats AFL.)

Le propre cas de Mooney devint une affaire célèbre et traîna pendant des années. En novembre 1932, cinq mille syndiqués paradèrent à San Francisco, clamant « Libérez Tom Mooney » et chantant des chansons de Joe Hill [Ibid., p. 369]. Mooney fut finalement relâché de la prison de San Quentin en 1939, après vingt-trois ans en taule pour un crime qu’il ne pouvait pas avoir commis.

Dans des affaires comme celles de Hill, où une vie humaine est dans la balance, certains militants en viennent à envisager des solutions désespérées. Lorsque l’ami de Mooney et fellow worker militant Warren Billings entendit dire que des mineurs du Colorado avaient caché des armes et des munitions dans une cave lors de la grève de Ludlow, il conçut immédiatement un plan audacieux : d’abord retrouver les armes, puis prendre d’assaut la prison et libérer Joe Hill. La cave ne fut jamais retrouvée et le plan sensationnel tomba à l’eau. Quelques mois plus tard, Billings fut inculpé aux côtés de Mooney et passa, lui aussi, vingt-trois ans derrière les barreaux.

Entre-temps, bien d’autres apportèrent leur contribution à la cause de Joe Hill, quoique de manière moins spectaculaire. Fort connue à l’époque — elle l’est aujourd’hui bien moins qu’elle ne le mériterait —, Theodora Pollok, suffragette, croisée de la libre parole et réformiste sociale radicale accomplie, joua un rôle actif exceptionnel dans la campagne en dépit de graves problèmes de santé (elle était asthmatique et souffrait de la tuberculose). Quoique originaire de la « haute », elle s’engagea totalement, de tout cœur, au côté de la classe ouvrière révolutionnaire, adhéra à l’IWW et, par la suite, demeura particulièrement active pour la défense du prolétariat — par exemple, dans la campagne « Libérez Mooney ».

Autre oublié, injustement, parmi les défenseurs du barde wobbly, Harmon F. Titus fut l’un des fondateurs du mouvement socialiste à Washington, avant d’obtenir un doctorat à l’université Harvard. Il se fit surtout connaître en tant qu’avocat principal de la journée de quatre heures, une revendication reprise ultérieurement par l’IWW. Sa lettre au gouverneur Spry met en avant le Hill intellectuel et créateur :

[Hill] est un homme de valeur pour la société. [...] Ce n’est pas un voyou écervelé. C’est un intellectuel et un poète. [...] Ce sera une perte et une honte pour l’Utah de tuer cet homme, comme ce le fut pour l’Écosse d’avoir tué Robert Burns. [...] J’ai voyagé d’un bout à l’autre des États-Unis ces trois dernières années et partout j’ai pu constater la popularité de ses chansons parmi les travailleurs.
[Philip S. Foner, History of the Labor Movement in the U.S.: The Industrial Workers of the World 1905-1917, 1965, p. 64]

Une étude attentive des milliers de pétitions, lettres et télégrammes reçus par le gouverneur Spry révélerait sans doute les noms de bien d’autres personnalités établies ou à venir, écrivains, artistes et militants qui prirent position courageusement contre le coup monté par l’Utah et contre le meurtre légal du troubadour wobbly.

Dans toutes les campagnes de défense ouvrières, quelques individualités pourtant réputées pour leur discrétion et leur circonspection en société se découvrirent militants de première ligne. Débordants d’énergie, d’audace et d’idées, ces personnalités jouèrent un rôle bref mais intense et surexposé avant de retomber dans l’anonymat. Tel fut le cas de Virginia Snow Stephen, une des personnalités les plus fascinantes qui s’impliquèrent dans la campagne.

Fille de l’apôtre mormon Lorenzo Snow — qui devint président de l’Église mormone —, artiste et diplômée de l’université de l’Utah, elle fut pendant vingt ans professeur d’art à la Normal School de l’université. Collaboratrice à la rubrique « Art et nature » et sur d’autres sujets à l’Utah Educational Review, elle s’avouait socialiste, bien qu’elle ne semble pas avoir adhéré au Parti socialiste. En réalité, Virginia Snow Stephen avait des penchants anarchistes prononcés. Admiratrice d’Emma Goldman, elle s’investit dans la section de Salt Lake City de l’École moderne, qui tirait son inspiration du pédagogue anarchiste et martyr espagnol Francisco Ferrer Guardia [John R. Sillito, « Women and the Socialist Party in Utah, 1900-1920 », Utah Historical Quarterly, été 1981, p. 231-234].

Sensible au mouvement ouvrier en général et à l’IWW en particulier, elle comptait parmi ses amis Ed Rowan, qui lui parla sans doute de l’affaire. Elle rendit visite à Hill dans la prison du comté de Salt Lake et fut profondément touchée par son engagement dans la cause IWW aussi bien que par ses chansons. Convaincue de son innocence, elle s’investit immédiatement dans la campagne pour sa libération. C’est elle qui, par télégramme, convainquit le juge O. N. Hilton de devenir l’avocat principal de Hill en appel.

En tant que membre d’une famille de mormons parmi les plus illustres, son soutien « scandaleux » à Hill fut largement couvert par la presse. Défiant l’atmosphère répressive contre l’IWW, elle critiqua ouvertement la partialité de classe des tribunaux de Salt Lake City. Son intervention lors de l’audience au Comité des grâces de l’Utah fut particulièrement vigoureuse :

Je pense que les dépositions n’établissent aucune véritable identification, seulement un indice circonstanciel, et cela laisse beaucoup de place au doute, et aucun mobile non plus. Je pense que les audiences manifestent un préjugé — le procureur a présenté souvent Hillstrom comme appartenant à cette classe qui tuerait plutôt que de travailler — qui a par ailleurs abusé le jury. Selon moi, des éléments furent écartés qui auraient pu étayer matériellement le dossier de la défense.
[Friends of Joe Hill, Industrial Worker, 13 novembre 1948, p. 4]

Virginia Snow Stephen se maria en 1916 avec l’organisateur IWW Constantin Filigno, très probablement le même militant qui, sous le nom de C. L. Filigno, fit l’histoire du Grand Syndicat unique à Missoula, Spokane, San Francisco, Fresno, à La Nouvelle-Orléans, à New York, Philadelphie et ailleurs. Le couple déménagea bientôt à Walmut Creek, en Californie. Bien que V. S. Stephen vécût selon toute vraisemblance jusqu’à l’âge de quatre-vingts ou quatre-vingt-dix ans — elle serait morte dans les années 1950 ou 1960 —, on sait très peu de choses sur sa vie ultérieure.

En Utah, Virginia Snow Stephen semble avoir été rayée de l’histoire ; les chercheurs ne trouvèrent pas la moindre nécrologie sur elle, pas même la date ni le lieu de sa mort. Son œuvre semble avoir totalement disparu. Pas une seule anthologie des artistes de l’Utah ne cite son nom [1].

Des personnalités courageuses comme Theodora Pollok et Virginia Snow Stephen, des esprits libres plutôt aux yeux de l’opinion, firent beaucoup pour mettre l’affaire Hill et les questions vitales qu’elle posait — justice « de classe », coups montés, charge de la preuve, droit du travail et tyrannie du capital — sur la place publique à l’attention de l’ensemble du pays. Traîtres déclarés à leur classe sociale oppressive, elles se consacrèrent aussi sincèrement au mouvement ouvrier. Leur action au sein du Comité de défense de Joe Hill fut exceptionnelle et porta très loin, à la façon d’un mégaphone.

Les piliers du Comité au quotidien, bien entendu, étaient des wobblies : Rowan et Child à Salt Lake City ; Chaplin, Haywood et John Sandgren au siège central du syndicat à Chicago ; Sam Murray, Emma B. Little et C. L. Lambert en Californie ; E. F. Doree à East Rockport, dans l’Illinois ; Georges Falconer à Denver ; Ben Williams à Cleveland ; James Rohn à Minneapolis et Elizabeth Gurley Flynn partout. Ce sont eux et beaucoup, beaucoup d’autres, bien moins connus, qui écrivaient les articles de presse, organisaient les manifestations, répondaient aux lettres, mettaient les enveloppes sous pli, les postaient, diffusaient des pétitions, « soapboxaient » tous les jours de la semaine, demandant perpétuellement : quoi d’autre ? Grâce au long travail acharné de gens aussi « ordinaires », le Comité de défense de Joe Hill peut s’enorgueillir d’avoir réussi quelques « premières » historiques :

1) Pour la première fois, un président des États-Unis est intervenu dans une affaire impliquant un travailleur, du côté ouvrier ;
2) Pour la première fois, un gouvernement étranger (celui de la Suède) soutint activement un mouvement de défense ouvrier ;
3) Pour la première fois, des chansons jouèrent un rôle majeur dans une campagne de défense ouvrière.

L’effort collectif pour sauver la vie du principal poète IWW mérite le qualificatif d’héroïque, bien qu’il se soldât par un échec. Syndicat dans la dèche, perpétuellement fauché ou presque, se battant simultanément sur plusieurs fronts à la fois, l’IWW n’en a pas moins toujours regardé en avant. Même dans la défaite, il refusa de perdre de vue la forme que les choses devraient prendre à l’avenir. En cela, le Comité de défense de Joe Hill nous a laissé des pages parmi les plus prophétiques de l’histoire du mouvement ouvrier aux États-Unis.


Notes

[1Grand merci à John Sillito pour les détails de ce paragraphe, ainsi que pour beaucoup d’autres informations sur Virginia Snow Stephen.